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Te Anau, entre fjords et grottes

Photo du rédacteur: Sandie CrayneSandie Crayne

Quelques jours à Te Anau m’ont permis de découvrir l’incroyable parc national du Fiordland, qui relié à trois autres parcs, est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO sous le nom Te Waipounamou, la Terre de la pierre de jade. Selon la légende, les côtes escarpées et les longs bras de mer du Fiordland ont été façonnées par Tu-Te-Raki-Whanoa, qui a tranché le paysage à coups de hache. La déesse Hinenuitepo ayant trouvé le résultat époustouflant, elle y a intégré Te Namu, la mouche des sables, pour que l’homme ne soit pas tenté de rester pour l’éternité.

Port douteux

Milford Sound


Le Fiordland compte 14 fjords incorrectement appelés « Sound » (un sound -canal- est dessiné par une rivière, alors qu’un fjord est dessiné par un glacier). Le plus connu, Milford Sound, se trouve tout au nord du parc et voit débouler un demi million de touristes chaque année. Moins fréquenté, plus difficile d’accès et trois fois plus étendu que Milford, Doubtful Sound est une pure merveille de la nature. Ses montagnes ont bien failli servir de décor à Jurassic Park. Mais après un mois de repérages sous une pluie ininterrompue et quelques centaines de piqûres de mouches des sables, l’équipe de Steven Spielberg s’est ravisée. Les vents de la mer de Tasmanie s’engouffrant dans les fjords, ils permettent aux bateaux d’y pénétrer rapidement. Mais serait-il possible d’en ressortir? Dans le doute, le Capitaine Cook ne s’y est pas risqué, et son hésitation a donné son nom au fjord de Doubtful Sound.

Contrairement au sens commun qui me pousse à vouloir tout voir sous le soleil (incorrigible azuréenne), j’étais bien contente qu’il pleuve dans les fjords car les cascades et chutes d’eau étaient bien alimentées. La région reçoit en moyenne 6 mètres de pluie par an, alors autant s’y faire.

Lac Te Anau

Key Summit

Mitre peak

Les grottes étoilées

© Sopon Naruchaikusol


Creusées dans une pierre vieille de 35 millions d’années par une rivière acide, les grottes Aurora ont 12 000 ans et ont été redécouvertes en 1948. L’acidité de la rivière qui coule encore aujourd’hui, agrandissant toujours plus les caves, est produite par le dioxyde de carbone dégagé par le sol de la forêt humide qui se trouve au-dessus. Ces galeries souterraines parcourent plus de 6km, dont seulement une centaine de mètres est visitable. Leur particularité? Elles abritent les titiwae (vers luisants), étonnants organismes dont l’arrière train s’illumine d’un vert bleuté pour attirer leurs proies vers le fil de soie gluant qu’ils laissent pendre du plafond à côté d’eux. Donc plus le vers a faim, plus il est lumineux. Pendant cette phase larvaire, le vers luisant ne fait que manger. Une fois qu’il a fini de se développer, il se transforme en mouche. Celle-ci ne vit que quelques jours, dans le seul but de se reproduire, à tel point qu’elle naît sans bouche!

© Sopon Naruchaikusol

Centrale hydraulique de Manapouri


Profitant de la masse d’eau qu’offre le fjord de Doubtful Sound, des ingénieurs du monde entier ont participé à la construction d’une centrale hydraulique creusée sous la montagne, à mi-chemin entre le lac Manapouri et le fjord et considérée comme un exploit technique. Il est aussi intéressant de relever que le mouvement de protestation qu’a engendré ce projet est à la base de l’esprit écologiste de la Nouvelle-Zélande, aujourd’hui très bien placée parmi les soucieux de l’environnement. La révolte aura quand même permis de sauver le lac Manapouri, qui dans le projet initial devait être élevé de 30 mètres. La fonction première de cette centrale était d’alimenter une fonte d’aluminium, métal connu pour être particulièrement gourmand en électricité.

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